Interdiction THCP : Que se cache-t-il derrière cette annonce ?

La France, par le biais de l’ANSM, interdit désormais de nouveaux dérivés du cannabis. Après l’interdiction du HHC en décembre 2023, c’est au tour du THCP et autres cannabinoïdes de synthèse de quitter les étals des bureaux de tabac et autres revendeurs. Ils entrent donc dans la catégorie « stupéfiants » et sont illégaux depuis le 3 juin dernier.

Pourquoi cette interdiction ?

La décision de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) de procéder à une interdiction THCP survient à la suite de nombreux signalement pour le moins inquiétants. Plusieurs effets graves ont été signalés après consommation de certains cannabinoïdes de synthèse, dont le THCP, mais aussi le HHCPO ou encore le THCA.

Certains consommateurs ont été pris de tachycardie, d’hypertension artérielle, d’anxiété, de paranoïa, mais aussi de vomissements, de pertes de connaissance et même de coma. Le THCP était prisé des consommateurs pour sa puissance, supérieure à celle du cannabis. Le cannabis étant interdit dans l’hexagone, une substance plus puissante, fabriquée synthétiquement depuis le cannabis, ne pouvait évidemment pas être tolérée.

Des revendeurs plutôt soulagés

Même s’il y a une crainte de perte de revenus, plusieurs revendeurs sont finalement soulagés de cette décision. Leur but est de proposer des produits de bonne qualité, qui n’entraînent ni problème de santé, ni dépendance. Le THCP est donc désormais retiré de la vente et le CBD plus classique, bien moins puissant reste le principal produit d’appel.

Cela dit, d’autres dérivés sont déjà là, comme le THCPO ou encore le THCJD, qui restent pour l’instant totalement légaux. C’est un véritable casse-tête pour les autorités de santé qui ont toujours un train de retard sur les producteurs, très habiles pour trouver de nouvelles molécules à proposer à la vente.

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Les alternatives sont-elles saines ?

Actuellement, seul le CBD a fait l’objet de recherches poussées et reste légal sur le marché depuis plusieurs années déjà. Il n’a pas d’effets psychoactifs, ne crée pas de dépendance et aucun effets secondaires graves n’est à signaler. Il est déjà reconnu pour ses facultés à réduire le stress et l’anxiété, à améliorer le sommeil ou même à soulager la douleur de certaines pathologies.

Le THCPO est un dérivé du cannabis bien plus récent, qui promet de remplacer le THCP mais sans les effets néfastes qui lui sont associés. Il est pour l’instant totalement légal en France et serait, d’après les revendeurs, soumis à des normes de qualité très strictes afin d’éviter les dérives connues du THCP.

Enfin, le THCJP est aussi une molécule très récente. Sa puissance permet de le comparer à des cannabis très chargés à en THC, mais les fabricants expliquent qu’il n’y a pas de dépendance, ni d’effets secondaires néfastes. C’est évidemment l’ANSM qui tranchera, comme toujours, mais c’est actuellement une alternative légale au THCP.

Une situation complexe

La situation est donc complexe pour tout le monde actuellement. Les consommateurs sont majoritaires à apprécier les dérivés du cannabis, les revendeurs gagnent de l’argent grâce à eux, l’État également, mais les nouveaux produits ne sont pas toujours sans risque.

L’ANSM fait donc un très gros travail pour écarter les substances dangereuses de celles qui ne le sont pas et cette tâche semble interminable tant les nouvelles molécules sont nombreuses à inonder le marché. Une interdiction totale des produits associés aux cannabis n’est plus envisageable aujourd’hui, et les consommateurs, ainsi que les revendeurs doivent rester vigilants pour sélectionner les bons produits.