Quel accès à la musique et aux spectacles pour les personnes en situation de handicap

L’accessibilité à la culture est inscrite dans la loi. Ainsi, l’accueil des personnes en situation de handicap dans les salles de spectacles ou les structures d’éducation musicale devrait être assuré. Malheureusement, c’est encore très loin d’être le cas partout, et il y a encore beaucoup de retard pour assurer un accès facilité aux personnes qui en ont besoin. Cela dit, les initiatives sont tout de même nombreuses à voir le jour.

Un public porteur de handicap de plus en plus nombreux

C’est LA principale bonne nouvelle ! Comme le rappelle Frédéric Le Du, directeur de l’association Accès Culture, les personnes en situation de handicap veulent sortir de chez elles, bien plus qu’il y a quelques années encore : « C’est une public naissant qu’il faut accompagner ». Car oui, il n’est parfois nécessaire que d’un accompagnement et cela peut par la suite bénéficier à un public beaucoup plus large.

C’est notamment le cas de l’audiodescription pour les aveugles et malvoyants qui sert au final tout autant, voir même parfois plus encore, aux personnes souffrant d’un déficit auditif comme c’est très souvent le cas avec les personnes âgées. De même, le surtitrage peut-être idéal pour les gens d’un certain âge également, ou bien une rampe d’accès pour les fauteuils servira aux parents avec leurs poussettes.

Les personnes handicapées doivent être incluses dans la construction de la société

Lorsqu’on parle d’accessibilité, on doit penser à tout le monde et le modèle doit être aussi inclusif que possible. Notre société doit être construite pour tous et par tous. C’est d’autant plus vrai pour les lieux de cultures ou de spectacles qui doivent bénéficier à tout le monde et pas seulement aux seuls valides. Le but est cependant d’intégrer les personnes en situation de handicap au public habituel, afin de ne différencier personne, que l’accès à la culture et aux spectacles soit inclusif, égalitaire et équitable.

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La politique doit être la même pour l’éducation musicale. Trop souvent aujourd’hui, on voit naître des ateliers où les enfants sont regroupés selon des critères physiques. Parce que c’est plus simple de s’occuper en même temps de plusieurs enfants porteurs de handicap. Cela revient à une mise à l’écart qui n’est plus acceptable, et qui ne rend pas service aux enfants handicapés, ni aux enfants valides à qui on montre ainsi qu’il y a une différence.

Micha Stafford, chef de chœur et formatrice, raconte notamment que le mélange et le partage ont probablement des vertus curatives : « J’ai reçu un jour dans une chorale un petit garçon atteint d’un lourd handicap qui portait les séquelles d’un épisode de mort subite. En quatre ans, il chantait juste et avec les bonnes paroles. […] Les médecins et spécialistes ont émis l’hypothèse selon laquelle les progrès de cet enfant étaient dus au fait qu’il était avec les autres, et que ses potentialités réprimées ont ainsi pu éclore. »

Du côté des hôpitaux spécialisés, on avance les mêmes arguments. L’inclusivité est devenue une priorité pour le personnel accompagnant, qui cherche à régulièrement ouvrir les portes vers les hôpitaux voisins, les écoles ou quelques associations, afin que les patients porteurs de handicap ne se retrouvent pas confinés entre eux.

Plus de réflexion et de formation

Bien sûr, on ne peut improviser l’inclusivité et encore moins l’accessibilité. Il faut former et discuter pour réfléchir à toutes les possibilités à mettre en œuvre. Les intervenants doivent être formés, pour que leurs approches soient toujours plus éthiques et évidemment en respectant les lois françaises ou les normes européennes. Il y a une demande culturelle en hausse depuis plusieurs années de la part des structures spécialisées, et il est nécessaire que les associations et bien sûr l’étant, soutiennent au maximum ce mouvement. Les initiatives sont de plus en plus nombreuses dans ce domaine, et elles s’organisent en grande partie autour du RNMH (Réseau National Musique et Handicap).

L’État semble être à l’écoute et les ministres de l’Éducation Nationale et de la Culture ont lancé en décembre 2017 le plan Chorale à l’École. Le but est de proposer deux heures de chorale dans tous les établissements, en option, où tous les élèves pourront venir donner de la voix. Pour Micha Stafford, il faut aller plus loin, et faire en sorte que même les enfants dans les établissements spécialisés puissent bénéficier de ce genre de mesures.

 

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