Fosse acétabulaire : Définition, physiologie et pathologies liées

La fosse acétabulaire aussi appelée arrière fond cotyloïdien est le centre du cotyle. C’est la zone qui accueille la tête du fémur sans entrer directement en contact avec cette dernière. On parle ici d’une articulation dite sphéroïde qui va permettre de répartir efficacement le poids et la pression du haut du corps et des appuis du bas du corps.

Pour mieux comprendre les problèmes de hanches liées à la fosse acétabulaire, il faut d’abord comprendre le fonctionnement de la cotyle, qui est la cavité totale de l’os du bassin.

Qu’est-ce que le cotyle ?

Le cotyle est la cavité articulaire, contenant la fosse acétabulaire et qui accueille donc la tête de nos fémurs. Si le fémur peut glisser et tourner à l’intérieur, c’est notamment grâce aux tissus fibreux et aux cartilages qui recouvrent les deux parties osseuses.

Le mot cotyle vient du grec ancien et signifie « chose creuse ». C’est plutôt un nom adéquat pour la zone de la hanche qui nous intéresse. Il est de forme concave, pour accueillir la tête du fémur, les cartilages et les tissus mous qui permettent à l’articulation de fonctionner correctement.

Pour vulgariser un peu, on peut dire que le cotyle est la cavité de l’os iliaque du bassin et qui permet ainsi l’articulation principale de nos hanches. Le terme de fosse acétabulaire ou acétabulum sont finalement des synonymes du mot cotyle, même si la fosse acétabulaire peut-être aussi représenter uniquement le centre du cotyle.

La fosse acétabulaire comprend deux zones. Il y a le rebord en hémicycle, saillant et rempli de cartilage, puis il y a le fond qui reçoit le ligament, lui-même relié au fémur. Tout autour, les tissus fibreux et les cartilages sont baignés dans le liquide synovial.

La physiologie de la fausse acétabulaire

La fosse acétabulaire est donc une sorte demi-sphère, orienté vers l’avant avant un angle moyen d’une vingtaine de degrés. Ainsi l’articulation de la hanche ou articulation coxo-fémorale, permet d’activer la tête de fémur dont la forme sphérique s’adapte parfaitement à celle de la fosse acétabulaire.

Les deux parties totalement emboitées assurent à la hanche une bonne stabilité qui permet de se tenir debout et notamment de marcher. Les ligaments, protégés par les tissus fibreux et les cartilages assurent eux les chocs produits lors de la marche, de la course ou des sauts.

La tête de fémur reste libre et peut glisser à l’intérieur de la fosse acétabulaire. Le liquide synovial facilite le mouvement de l’articulation pour que la hanche soit mobile et puisse bouger dans tous les sens. L’ensemble de l’articulation permet la flexion et l’extension d’avant en arrière et l’abduction et le l’adduction latérale, ainsi que la rotation externe et interne.

Ce sont les muscles fessiers qui animent cette articulation. Ils sont les plus puissants du corps humain et assurent eux aussi une partie de la stabilité de l’ensemble.

Les pathologies et anomalies liées à la fosse acétabulaire

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Comme toutes les autres parties du corps, la fosse acétabulaire et son articulation peuvent être soumises à différents traumatismes. Il peut y avoir des fractures, mais aussi des coxites, qui sont des inflammations, ou encore la coxarthrose, qui comme son nom l’indique assez clairement est une arthrose de la hanche.

La fracture

C’est très rarement la fosse acétabulaire qui est touchée, mais plutôt son contour. Les fractures surviennent la plupart du temps à cause d’une sollicitation trop conséquente. Ce type de fracture va provoquer une douleur sur le côté qui est touché et peuvent provoquer un positionnement de la jambe anormal. Il devient alors impossible de marcher et d’avoir un appui stable. On devrait utiliser un fauteuil pendant quelques semaines.

La coxite

C’est une inflammation de l’articulation au niveau de la hanche. On retrouve tous les symptômes habituels d’une inflammation, avec une enflure, une rougeur, des douleurs, une surchauffe au niveau de la zone et évidemment des difficultés pour bouger l’articulation correctement.

La douleur peut être intense au niveau de l’aine, avec parfois une quasi impossibilité à faire fonctionner la hanche ou à marcher. On peut ressentir également un inconfort sur la zone, même si on arrive toujours à marcher, mais aussi avoir de la fièvre ou se sentir très fatigué.

La coxite se déclenche toujours via le système immunitaire qui réagit à un stimulus. Ça peut être une blessure ou une intervention chirurgicale récente ayant entrainé la pénétration de germes infectieux au niveau de l’articulation. C’est pour cette raison que les spécialistes distinguent 2 types de coxite :

  • Abactérienne : Il n’y a pas de germes infectieux détectable, la coxite vient d’une maladie sous-jacente, comme l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde, ou peut également survenir à la suite d’une nécrose de la tête du fémur. Enfin, une tumeur osseuse peut aussi provoquer une oxite abactérienne.
  • Bactérienne : On détecte un agent pathogène dans le sang ou bien dans le liquide articulaire, ainsi qu’une augmentation des leucocytes (globules blancs).

Coxarthrose

Il s’agit de l’arthrose de la hanche qui est une usure finalement assez fréquente du cartilage de la fosse acétabulaire. Généralement, c’est l’os en dessous de l’articulation qui est principale atteint, mais également la membrane synoviale.

C’est forcément handicapant au jour le jour, on peut avoir du mal à marcher, ressentir des douleurs au niveau de la cuisse, de l’aine, mais aussi du genou. La coxarthrose apparait généralement sur des sujets de plus de 50 ans. L’évolution est relativement lente et se fait par poussée. Certains jours on ne sent presque rien et d’autres la douleur peut être assez gênante.

La petite histoire de la fosse acétabulaire

Les toutes premières descriptions de cette zone du corps, mais aussi de la fracture du cotyle, remontent à l’antiquité grecque. C’est dans l’Iliade d’Homère, il y a un peu plus de 2800 ans, que le poète scientifique décrit parfaitement une fracture de la fosse acétabulaire. La description pleine de poésie est étonnamment précise.

400 ans plus tard, c’est au tour d’Hippocrate, le père de la médecine, décrit un problème de « dislocation de la hanche ». Il s’agissait d’une fracture en réalité, mais impossible à voir sans nos équipements de radiologie actuel. Il faudra attendre le 19e siècle pour qu’on comprenne que les dislocations de la hanche étaient toujours des fractures de la fosse acétabulaire ou de la tête de fémur.

C’est finalement en 1818 qu’une première description vraiment détaillée sera faite, par le biais d’une autopsie, avant que les technologies à rayons X ne voient le jour à partir de 1896.