Méditation de pleine conscience dans les écoles

La méditation s’invite dans les salles de classe. Cette pratique autrefois spirituelle, vieille de plus de 2000 ans, est utilisée partout et par tous, avec des effets souvent bénéfiques sur notre comportement et notre santé mentale. Si elle est expérimentée depuis longtemps dans les salles de classes de nombreux pays d’Asie, elle arrive désormais aussi dans quelques écoles occidentales.

Apaiser les enfants

Lorsque les enfants s’énervent, insultent, crient, ou frappent, c’est souvent pour relâcher des émotions qu’ils ne comprennent pas et qu’ils sont incapables d’exprimer autrement. Parfois, l’enfant va ressentir des émotions et des sentiments pour la première fois de sa vie, et le punir n’est pas forcément la bonne solution à adopter.

La méditation de pleine conscience peut alors être un outil éducatif intéressant pour canaliser l’enfant et lui apprendre à mieux se connaître, à mieux se comprendre. Le but n’est pas de « calmer » un enfant, comme on peut le lire parfois, il ne faut pas l’empêcher d’avoir des sensations, de réprimer des émotions fortes, mais lui apprendre à les contrôler. La méditation n’empêche pas les enfants d’être vivants, bien au contraire.

La méditation de pleine conscience permet de s’arrêter, de regarder en soi, de s’écouter, et d’observer, sans jugement, sans rien attendre. C’est un moyen de se relaxer, tout en apprenant sur nous et sur tout ce qui nous entoure. Les enfants, même les plus turbulents, semblent apprécier la méditation, qui ne les calme pas, mais les relaxe, les apaise.

En quelques minutes, les enfants font « une expérience de paix intérieure ». Ils ont même une faculté bien plus grande que les adultes à s’éloigner de leurs problèmes d’enfants, beaucoup moins lourds que les nœuds, les blocages que peuvent avoir les plus grands. Même si l’enfant gigote un peu plus, il est finalement plus présent avec lui-même que la plupart des adultes.

Une pratique qui fait ses preuves

meditation

Au Canada, au Pays-Bas et désormais en Angleterre, la méditation de pleine conscience est intégrée à l’éducation, et fait partie du programme. On apprend à se poser, à maîtriser les techniques de méditation ou de relaxation musculaire, et on apprend surtout à respirer et à s’écouter. Plus de 370 écoles au Royaume-Uni mettent en place des séances, dans le cadre d’une étude sur la santé mentale menée par le gouvernement britannique jusqu’en 202.

Les enfants sans qu’on ait besoin de les réprimander, sont plus apaisés et à l’écoute. Ils se concentrent bien plus facilement en classe, ce qui est bénéfique pour tout le monde. Un enfant s’énerve parfois par frustration, parce qu’il se sent embarrassé ou mal à l’aise. Une punition devant tous les autres élèves va accentuer ce sentiment.

Avec la méditation, on laisse le temps à l’enfant de réfléchir, et il trouve souvent la réponse tout seul. Il comprend son erreur et peut plus facilement demander pardon à ses camarades ou à son professeur, et il réfléchira avant de refaire la même bêtise. Quand il seront plus âgés, les enfants sauront comment se détendre simplement en respirant, ils n’auront pas besoin de se tourner vers l’alcool ou d’autres drogues.

En France, la méditation est déjà utilisée dans certaines écoles, mais ce sont les professeurs qui décident de manière indépendante de faire découvrir la méditation à leurs élèves. Parfois, cela pose un problème de laïcité ou de religion à certains parents, qui assimilent la méditation au bouddhisme.

Pourtant, la méditation de pleine conscience ne nous parle d’aucune croyance, et peut être complètement laïque. C’est donc un faux débat dont il faut se débarrasser en France, et il serait probablement intéressant de suivre nos voisins occidentaux, qui ne souhaitent pas revenir en arrière. La méditation est bénéfique pour les enfants, comme pour les adultes, ce n’est plus un secret. Les personnes atteintes d’hypertension ont d’ailleurs encore plus de bonnes raisons de s’y mettre !