Synacthene : Posologie, effets indésirables, précautions d’emploi

Le synacthene est un médicament à base de Tétracosactide utilisé en France depuis aout 1998. Il s’agit d’une solution injectable, qui est utilisé en test en endocrinologie, pour étudier le fonctionnement des glandes surrénales. On l’utilise également en traitement neurologique, chez l’enfant, pour traiter le syndrome de West.

Principe actif

Tétracosactide

Excipients

  • Acétique acide
  • Sodium chlorure
  • Sodium acétate
  • Eau pour préparation injectable

Pourquoi prendre du Synacthene ? Indications

  • En endocrinologie : Le Synacthene est utilisé sous forme de test, pour l’exploration dynamique de la production de cortisone par les glandes surrénales. Il est indiqué pour déterminer un déficit corticosurrénalien ou un déficit en 21b hydroxylase.
  • En neurologie : Le Synacthene est indiqué pour un traitement de seconde intention du syndrome de West (Spasmes infantiles).

Mode d’administration et posologie

En endocrinologie : On parle d’un test au Synacthene 60 minutes. Ce test se base sur une mesure de la concentration plasmatique du cortisol, ainsi que la mesure de la 17 hydroxy-progestérone, lorsqu’un médecin suspecte un bloc enzymatique. On va donc mesurer ces données juste avant le test au Synacthene, puis à 30 minutes et à 60 minutes après l’injection.

Dans le cas d’une insuffisance surrénalienne, la concentration en cortisol est basse avant le test et la réponse au test sera nulle ou bien particulièrement faible, généralement inférieure à 20 µg/100 ml.
Dans le cas d’un bloc enzymatique en 21b hydroxylase, on va trouver un taux normal à élevé, en 17 hydroxyprogestérone avant le test, et les résultats sont très hauts 60 minutes après l’injection, supérieur à 10ng / 100 ml.

En neurologie : Le Synacthène sera utilisé en traitement de seconde intention pour le syndrome de West, si un traitement aux corticoïdes par voie orale s’est montré inefficace.

Le traitement est adapté aux enfants et aux nouveau-nés. La posologie est généralement de 0.1 mg/kg et par jour, pendant une durée de 2 semaines. Le médecin va ensuite diminuer la dose progressivement pendant les 15 jours suivants. Le mode d’administration se fait toujours par injection intramusculaire ou intraveineuse.

Précautions d’emploi

Le principe actif (tétracosactide) présent dans le Synacthene est susceptible de produire chez le patient une réaction allergique. C’est notamment plus souvent le cas chez les personnes qui présentent une affection allergique, de l’asthme, une dermatite atopique ou encore de l’urticaire.

Généralement, ce sont des allergies légères, mais dans quelques très rares cas, on peut avoir une allergie grave avec une réaction anaphylactiques, qui a lieu presque toujours dans les 30 minutes après une injection.

Comme toutes les thérapies de ce genre, comportant un risque de réaction allergique, le Synacthene doit être administré sous surveillance médicale. Le choc anaphylactique est évité dans l’immense majorité des cas, lorsque l’injection est stoppée après avoir détecté l’apparition d’une réaction allergique localisée sur la zone d’injection, ou bien à la suite d’un urticaire, d’une rubéfaction, d’un prurit, de dyspnée ou bien d’un malaise.

En endocrimologie

  • Les sportifs susceptibles de subir un contrôle antidopage doivent être conscients que le Synacthene peut provoquer une réaction positive à un test pratiqué lors d’un contrôle antidopage.

En neurologie

  • Le nouveau-né et le jeune enfant vont bénéficier d’une surveillance régulière par échocardiographie. En effet, il existe quelques rares cas d’hypertrophie myocardique, totalement réversible, qui ont été observés à la suite d’un traitement prolongé au Synacthene.
  • Une surveillance de la croissance sera également nécessaire pour les jeunes enfants, notamment dans le cadre d’un traitement qui s’effectue sur une longue durée.
  • Il arrive assez régulièrement que les enfants fassent de la rétention d’eau, qui peut augmenter la pression artérielle. Dans ce cas, le médecin décidera de réduire le sodium dans le traitement. Pour cela, il faudra simplement réduire la dose, espacer les injections ou bien stopper quelques jours le traitement.
  • Les patients devront éviter au maximum les contacts avec les enfants atteints de rougeole ou de varicelle.
  • Enfin, dans le cadre d’un traitement long, le diabète et la pression artérielle peuvent se déséquilibrer. Le traitement n’est généralement pas stoppé pour autant, mais le médecin peut décider d’ajouter un traitement pour prendre en charge ce changement.4

synacthene

Dans quel cas, il ne faut pas prendre de Synacthene

  • Dans le cas d’une allergie ou d’une hypersensibilité au médicament ou à l’un des excipients utilisés dans l’injection.
  • Si un trouble de la coagulation lors d’une injection intramusculaire est observé.

En neurologie, le Synacthene va être contre-indiqué à la suite :

  • D’un vaccin vivant
  • D’une virose en évolution (varicelle, zona, herpès, hépatites)
  • De tout état infectieux
  • D’un état psychotique qui n’est pas maitrisé correctement par un traitement.

Interactions avec d’autres traitements

Le Synacthene ne doit pas être pris ou le patient doit être surveillé s’il y a un mélange avec d’autres médicaments. La liste est relativement longue, on trouve notamment tous les médicaments donnant des torsades de pointes, comme la sultopride, l’astémizole, le bépridill, la halofantrine, etc.

Il faudra être vigilent en cas de prise de :

  • Insuline
  • Isoniazine
  • Antidépresseurs
  • Interféron Alpha
  • Inducteurs enzymatiques
  • Héparines
  • Digitaliques
  • Anticoagulants oraux
  • Hypokaliémiants
  • Antiarythmiques
  • Acide acétylsalicylique

Cette liste est non-exhaustive, consultez toujours un médecin avant de débuter un traitement au Synacthene et amené avec vous tous les médicaments que vous prenez actuellement, avant de le début de l’injection.

Femme enceinte et allaitement

Il n’y a pas d’études suffisamment complètes pour éliminer le risque pour un fœtus. De ce fait, le Synacthene est déconseillé aux femmes enceintes. Il sera utilisé en cas de grossesse, uniquement si les médecins n’ont pas d’autres choix, avec un suivi régulier de la croissance du bébé.

En revanche, on sait que le Synacthene disparait totalement au niveau intestinal, le nouveau-né n’est donc pas exposé à la molécule lors de l’allaitement. Il n’y a donc aucun risque à ce niveau-là.

Listes des effets indésirables du Synacthene

Comme expliqué plus haut, il y a toujours un risque de réaction allergique. Généralement, c’est très léger et détectable rapidement. Quelques rares cas de chocs anaphylactiques ont cependant été reportés.

C’est bien sûr lors d’un traitement long en neurologie que les effets secondaires peuvent être les plus nombreux :

  • Troubles endocriniens et métaboliques : syndrome de Cushing, ralentissement de la sécrétion d’ACTH, tolérance au glucose déséquilibrée, diabète, problème de croissance chez l’enfant, dérèglement menstruel.
  • Troubles hydro-électrolytiques : hypertension artérielle, alcalose métabolique, hypokialémie, rétention d’eau, insuffisance cardiaque.
  • Problèmes digestifs : des pancréatites aiguës ont été détectées chez les jeunes enfants, ulcères gastroduodénaux, ulcération du grêle, perforations et hémorragies digestives.
  • Troubles cutanés : Cicatrisation plus lente, acné anormale, ecchymose, hypertrichose, purpura.
  • Problèmes musculosquelettiques : ostéoporose, fractures pathologiques, muscle qui s’atrophie et perdent en force.
  • Troubles oculaires : Très rares, mais des cataractes ou des glaucomes, généralement légers, peuvent survenir.
  • Trouble du rythme cardiaque : Essentiellement lors d’une prise par voie intraveineuse.

Conservation du Synacthene

Le Synacthene peut être conservé jusqu’à 3 ans. En revanche, après ouverture, on l’utilise immédiatement ou bien on le jette.

C’est un médicament qui se conserve entre 2 et 8 °C, protégé de la lumière.

Lors de l’utilisation, il ne doit jamais être mélangé aux transfusions de plasma ou de sang. Il se dégraderait et perdrait son effet.