Handicap : Le numérique pour tous, c’est pour bientôt ?
|À l’heure du tout numérique, beaucoup de personnes en situation de handicap, mais pas seulement, craignent la dématérialisation et le zéro papier. En effet, encore beaucoup de monde n’est pas à l’aise avec les nouvelles technologies, et on parle même d’une « fracture du numérique », pour mettre en avant celles et ceux qui se sentent laissés de côté et qui sont un peu perdus face aux smartphones, aux tablettes et autres ordinateurs. L’état promet cependant des solutions pour ces 14 millions de Français inaptes face au numérique.
Des services administratifs accessibles à tous
La dématérialisation est en marche, et le gouvernement actuel souhaite que le tout numérique se précise. Cependant, un grand nombre de personnes se sentent très éloignées de ces nouvelles technologies et pour beaucoup, elles sont même inutilisables.
Heureusement, une directive européenne a vu le jour en 2018, exprimant le besoin de rendre l’ensemble des portails internet de l’administration, accessible à tous, que ce soient les personnes âgées ou les personnes handicapées. C’est évidemment de plus en plus important, étant donné que la plupart des services de l’administration ne sont plus joignables par téléphone.
En visite dans le Sud-est toulousain, au Sicoval, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’état au numérique était justement venu signer une charte du « numérique pour tous ». Lors de ce petit évènement, quelques start-ups sont venues présenter quelques outils qui devraient permettre de résorber cette fameuse fracture du numérique.
On trouve par exemple le logiciel Numanis, qui est un module qui modifie le rendu d’un écran en fonction du handicap de son utilisateur. Il est ainsi possible de régler le rendu d’un écran selon nos difficultés, qu’elles soient cognitives, visuelles, ou même générationnelle. Cela permet d’aider ceux qui ne voient pas correctement, mais c’est aussi utile pour les personnes âgées ou les personnes illettrées, entre autres.
Un robot était également présenté, portant le nom de Gogowego, et qui permet aux utilisateurs de n’utiliser que la voix. On sait que pour certaines personnes en situation de handicap, la voix est l’unique moyen de communication. Une intelligence artificielle va alors répondre aux questions les plus posées par téléphone. Cela permet de libérer du temps pour les agents restant, qui ne gèrent alors que les dossiers les plus compliqués.
La charte a été signée
Mounir Mahjoubi et le président du groupement de commune Sicoval ont tous les deux signés la charte « Territoire France connectée, pour un numérique inclusif ». Au Sicoval, quelques outils présentés sont d’ailleurs déjà à l’essai.
À cours terme, le but est de mettre en lumière les solutions qui permettent à tous de continuer à communiquer efficacement avec l’administration française. C’est donc un engagement pour continuer à réduire la fracture du numérique, qui touche tout de même plus de 14 millions de Français.
On regrette toutefois que la charte en elle-même ne soit pas simple à comprendre, alors qu’elle doit justement faciliter l’accès au numérique. Elle énonce en effet de nombreux sigles comme PIX, DINSIC, DCANT, uniquement compréhensible par les professionnels du numérique.
Heureusement, un aidant numérique devrait nous aider à mieux comprendre tous les rouages de ces nouvelles technologies, en réécrivant les sigles et autres mots « savants », que le commun des mortels ne maîtrise pas.